Acheter avec une société (offshore ou locale) : avantages fiscaux et pièges

Introduction

Le Costa Rica attire chaque année de nombreux investisseurs immobiliers internationaux séduits par son climat tropical, sa stabilité politique et ses opportunités de croissance. Que ce soit pour un projet de résidence secondaire, une retraite paisible ou un investissement locatif, l’acquisition d’un bien immobilier dans ce pays d’Amérique centrale suscite un intérêt croissant. Dans ce contexte, une question stratégique se pose très rapidement : faut-il acheter un bien immobilier à titre personnel ou via une société, qu’elle soit locale ou offshore ?

Utiliser une société pour acquérir un bien immobilier peut offrir plusieurs avantages, notamment sur le plan fiscal, en matière de transmission patrimoniale ou encore pour protéger ses actifs. Cependant, cette option n’est pas sans risques ni contraintes. L’encadrement juridique spécifique au Costa Rica, les obligations fiscales locales et internationales, ainsi que les pièges potentiels liés aux structures offshore, doivent être minutieusement analysés.

Cet article a pour vocation d’éclairer les futurs acheteurs sur les implications concrètes d’un achat immobilier via une société au Costa Rica. Nous passerons en revue les bénéfices fiscaux potentiels, les mécanismes de protection patrimoniale, les différences clés entre société locale et société offshore, mais aussi les risques réglementaires, fiscaux ou administratifs. L’objectif est de permettre à chaque acheteur de prendre une décision éclairée et adaptée à sa situation personnelle, en évitant les erreurs coûteuses qui peuvent compromettre un investissement immobilier au soleil.

À travers une analyse approfondie, nous vous guiderons sur le chemin complexe mais potentiellement avantageux de l’achat par le biais d’une entité juridique. Que vous soyez résident, expatrié ou investisseur étranger, cet article vous fournira les clés pour optimiser votre acquisition tout en respectant le cadre légal.


1. Les raisons d’acheter un bien via une société au Costa Rica

L’achat d’un bien immobilier au Costa Rica via une société — qu’elle soit locale (Société Anonyme ou Société à Responsabilité Limitée) ou offshore — présente de nombreux avantages qui attirent investisseurs étrangers et expatriés. Cette stratégie peut se révéler judicieuse, surtout pour ceux qui souhaitent gérer efficacement leur patrimoine à distance ou en vue d’une succession.

L’une des principales motivations pour recourir à une société est la protection des actifs. En effet, en cas de litige, de dettes ou de responsabilités personnelles, le bien détenu par la société n’est pas juridiquement lié aux actifs personnels du propriétaire. Cela permet une certaine étanchéité entre le patrimoine privé et les risques liés à l’activité ou à la vie personnelle.

La confidentialité est une autre raison majeure. Acheter via une société permet de ne pas apparaître en tant que propriétaire direct du bien dans le registre public. C’est un avantage apprécié par de nombreux acheteurs qui souhaitent rester discrets, notamment dans un contexte international.

Par ailleurs, l’optimisation fiscale est souvent une motivation clé. Dans certaines configurations, surtout si la société est bien structurée (notamment avec une domiciliation dans une juridiction à fiscalité favorable), il est possible de réduire certains impôts liés à la détention ou à la transmission du bien. Par exemple, la revente de parts sociales d’une société, au lieu de la revente directe du bien immobilier, peut entraîner des économies fiscales notables sur les droits de mutation.

Un autre avantage est la souplesse dans la transmission patrimoniale. Lorsque le bien est détenu par une société, il est plus facile de transmettre les parts sociales à un héritier, un associé ou un tiers, sans engager une procédure complexe de changement de propriétaire immobilier.

Enfin, dans un contexte d’investissement locatif, acheter via une société facilite la gestion comptable et fiscale des revenus locatifs. Les dépenses, les charges, les amortissements peuvent être déclarés dans le cadre de l’entité, offrant ainsi une vision claire de la rentabilité réelle du projet.

Toutefois, ces bénéfices ne doivent pas occulter les responsabilités et les contraintes inhérentes à la gestion d’une société. Il convient donc de bien peser les avantages en fonction de son profil et de ses objectifs.


2. Société locale vs société offshore : quelles différences ?

Lorsque l’on décide d’acheter un bien immobilier via une société, le choix entre une société locale costaricienne et une société offshore (souvent domiciliée dans des juridictions comme le Panama, les îles Vierges britanniques ou le Delaware) est crucial. Chaque type de structure présente des caractéristiques distinctes qu’il convient d’examiner attentivement.

La société locale costaricienne est le véhicule le plus fréquemment utilisé. Elle peut prendre la forme d’une Sociedad Anónima (S.A.) ou d’une Sociedad de Responsabilidad Limitada (S.R.L.). Ces entités sont reconnues par les autorités fiscales locales, ce qui facilite la transparence et les démarches administratives. Elles doivent néanmoins être enregistrées au Registre National, disposer d’un domicile fiscal au Costa Rica, et tenir une comptabilité conforme à la législation en vigueur. De plus, elles sont soumises à la taxe annuelle de maintenance des sociétés (impuesto a las personas jurídicas).

En revanche, la société offshore est souvent choisie pour ses avantages en matière de confidentialité et de fiscalité, surtout lorsque le but est d’optimiser les flux financiers internationaux. Toutefois, au Costa Rica, les autorités ont renforcé leur vigilance sur ces structures. Toute société possédant des actifs dans le pays doit se conformer aux obligations locales, y compris fiscales, même si elle est immatriculée à l’étranger. Cela signifie que la société offshore doit déclarer ses revenus générés localement, payer les impôts correspondants et respecter la législation anti-blanchiment.

Un autre point à considérer est la perception des autorités locales. Une société locale inspire généralement plus de confiance, notamment auprès des banques, des notaires et des partenaires commerciaux. À l’inverse, une structure offshore peut susciter des interrogations, voire une méfiance, notamment en cas de contrôle fiscal ou lors d’une revente.

Le coût de constitution et d’entretien est également un facteur de choix. Une société locale implique des frais initiaux modérés et des coûts de gestion annuels relativement prévisibles. En revanche, une société offshore peut engendrer des frais plus élevés, notamment pour son maintien dans une juridiction étrangère, l’intervention de prestataires spécialisés ou la nomination de directeurs nominatifs.

Le choix entre société locale et offshore dépend donc des objectifs de l’acheteur, de son niveau de tolérance au risque, mais aussi de sa volonté de transparence vis-à-vis des autorités fiscales.


3. Les avantages fiscaux d’une structuration en société

L’un des principaux arguments en faveur de l’achat immobilier via une société, qu’elle soit locale ou offshore, reste la possibilité d’optimiser sa fiscalité. Cela dit, il est crucial de comprendre que cette optimisation repose sur une stratégie bien construite, conforme aux réglementations locales et internationales.

Tout d’abord, au Costa Rica, les revenus locatifs sont imposables. Lorsqu’un bien est détenu personnellement, les loyers perçus doivent être déclarés à titre individuel, avec une imposition progressive. En revanche, si le bien est détenu par une société, il est possible de déduire certaines charges — frais d’entretien, taxes foncières, assurances, honoraires de gestion — avant d’appliquer l’impôt sur le revenu de l’entité. Cela permet de réduire significativement l’assiette fiscale.

Un autre mécanisme fiscal très avantageux est lié à la revente du bien. Si celui-ci est détenu personnellement, sa revente entraîne le paiement d’un impôt sur les gains en capital, pouvant atteindre 15 % du bénéfice net. Cependant, si l’investisseur revend les parts de la société qui détient l’actif (et non le bien lui-même), cette opération peut, dans certains cas, être exonérée de cet impôt ou soumise à une fiscalité réduite, notamment dans le cadre d’un traité de non-double imposition.

La structuration en société peut également être bénéfique pour les non-résidents fiscaux. En effet, elle permet d’éviter une double imposition sur les revenus générés au Costa Rica et ceux déclarés dans le pays de résidence fiscale du propriétaire. Toutefois, cela nécessite une planification rigoureuse, accompagnée d’un conseil juridique et fiscal international.

Il est également pertinent de mentionner que certaines sociétés bénéficient de régimes fiscaux particuliers, notamment dans le cadre de zones franches ou de projets touristiques enregistrés. Ces régimes peuvent offrir des exonérations d’impôt temporaire, mais nécessitent une conformité stricte.

Enfin, dans une stratégie à long terme, la société facilite la transmission patrimoniale en limitant les droits de succession. La cession des parts sociales peut être utilisée comme outil de donation progressive, permettant d’anticiper la succession tout en limitant les coûts fiscaux.

Dans ce contexte, des agences spécialisées comme Crespo Agency, experte en immobilier et structuration fiscale au Costa Rica, accompagnent les investisseurs internationaux pour sécuriser et optimiser ce type d’opération complexe.


4. Les pièges et risques d’un achat via une société

Si acheter un bien via une société offre de nombreux avantages, cette stratégie n’est pas exempte de risques et de pièges, particulièrement pour les investisseurs non avertis. Une mauvaise structuration ou une méconnaissance des règles fiscales locales peut entraîner des conséquences financières lourdes.

Le premier piège est de croire qu’une société offshore garantit une totale opacité. Avec les normes internationales telles que l’échange automatique d’informations (FATCA, CRS), les juridictions fiscales coopèrent de plus en plus. Une société offshore mal déclarée peut exposer son propriétaire à des sanctions pour fraude fiscale ou dissimulation d’actifs.

Un autre risque majeur réside dans la non-conformité juridique. Une société locale au Costa Rica doit respecter des obligations administratives strictes : renouvellement annuel auprès du registre national, paiement de la taxe de maintenance, nomination d’un représentant légal domicilié dans le pays, tenue d’assemblées et déclaration des bénéficiaires effectifs. L’oubli ou le retard dans ces démarches peut conduire à des pénalités voire à la dissolution automatique de l’entité.

En matière de succession, le recours à une société mal conçue peut au contraire compliquer la transmission. Si les statuts ne sont pas rédigés avec précision, les héritiers peuvent se retrouver face à des conflits de gouvernance ou des blocages juridiques.

Par ailleurs, certaines banques costariciennes sont de plus en plus exigeantes lorsqu’il s’agit d’ouvrir un compte pour une société, surtout si elle est offshore. Elles peuvent demander des justificatifs complexes, voire refuser l’ouverture sans raison explicite.

L’autre difficulté est la gestion à distance. Pour un investisseur étranger, suivre les obligations fiscales et juridiques d’une société locale peut devenir chronophage. C’est pourquoi il est essentiel de faire appel à des experts sur place pour assurer un suivi rigoureux.

Enfin, en cas de revente du bien, une société peut parfois poser un frein. Certains acheteurs préfèrent acquérir un bien détenu directement par une personne physique, estimant que cela réduit les incertitudes juridiques. Cela peut avoir un impact sur la liquidité de votre investissement à long terme.

En résumé, sans accompagnement juridique et fiscal adapté, les avantages d’une société peuvent rapidement se transformer en pièges coûteux.


5. Bonnes pratiques pour sécuriser un achat immobilier via une société

Pour tirer pleinement parti des bénéfices liés à l’achat via une société au Costa Rica, il est impératif d’adopter certaines bonnes pratiques dès le début du projet. Cela permet d’anticiper les complications juridiques et fiscales tout en sécurisant l’investissement sur le long terme.

La première recommandation est de choisir la bonne forme juridique. En règle générale, une S.R.L. est préférée pour les investissements immobiliers, car elle offre plus de flexibilité dans la gestion et des obligations de tenue de registres moins contraignantes que la S.A. Toutefois, ce choix dépend du type d’investissement et de la stratégie à long terme (résidence, location, revente).

Ensuite, il est essentiel de rédiger des statuts solides, incluant les règles de gouvernance, les droits et obligations des associés, les mécanismes de transmission des parts, et les procédures en cas de décès ou de désaccord. Ces éléments évitent les litiges futurs, surtout dans le cadre familial.

Un autre conseil important est de travailler avec des professionnels locaux qualifiés, qu’il s’agisse d’un avocat spécialisé en droit des sociétés, d’un notaire, d’un expert-comptable ou d’un conseiller fiscal international. Le Costa Rica a ses spécificités juridiques, et une mauvaise interprétation des lois locales peut avoir des conséquences graves.

Il est également vivement recommandé de tenir une comptabilité rigoureuse, même si l’activité de la société est limitée. Cette pratique permet d’éviter les problèmes avec le fisc, de justifier la légitimité des transactions, et de faciliter une éventuelle revente.

En matière de succession, pensez à intégrer dans les statuts ou dans un pacte d’associés une clause de transmission automatique ou une convention successorale. Cela permet de désigner clairement les héritiers et d’éviter les conflits familiaux ou les blocages légaux.

Enfin, soyez attentif à l’évolution législative. Le droit fiscal et le droit des sociétés au Costa Rica, comme ailleurs, évoluent rapidement, notamment sous la pression des normes internationales. Il est donc important de faire réviser régulièrement la structure et les obligations de la société.

En respectant ces bonnes pratiques, vous maximisez vos chances de réussir votre investissement immobilier tout en minimisant les risques administratifs et fiscaux.


Conclusion

L’acquisition d’un bien immobilier au Costa Rica via une société, qu’elle soit locale ou offshore, peut représenter une stratégie judicieuse pour optimiser fiscalement son investissement, protéger son patrimoine et faciliter sa transmission. Toutefois, cette démarche ne doit jamais être improvisée. Entre les obligations administratives, les risques fiscaux et les enjeux de conformité, seul un accompagnement professionnel permet de tirer le meilleur parti de cette structuration juridique.

Les sociétés locales, bien qu’imposant une certaine transparence, offrent une souplesse appréciable pour les non-résidents. Les structures offshore, quant à elles, exigent une rigueur accrue pour rester dans la légalité. L’une comme l’autre demandent une gestion sérieuse et proactive.

Il est donc crucial pour les futurs acheteurs de se faire accompagner par des experts, comme ceux de Crespo Agency, qui connaissent en profondeur les arcanes de l’immobilier costaricien et les subtilités fiscales internationales. C’est à ce prix que l’achat via une société deviendra un véritable levier de performance patrimoniale, et non une source de complications.

Acheter intelligemment, c’est aussi structurer son acquisition dès le départ avec les bons outils. Et dans un pays comme le Costa Rica, les opportunités sont aussi nombreuses que les pièges. Mieux vaut s’y préparer avec méthode et prudence.