Acheter une voiture d’occasion au Costa Rica peut sembler complexe pour un expatrié ou un investisseur francophone. Entre les spécificités administratives, les coûts d’importation élevés et les particularités du marché local, il est essentiel de bien se préparer. Ce guide complet vous accompagne étape par étape pour réussir votre achat en toute sérénité.


Introduction : Pourquoi acheter une voiture au Costa Rica ?

Le Costa Rica, avec ses paysages variés et ses routes parfois accidentées, nécessite souvent un véhicule adapté pour explorer le pays en toute liberté. De nombreux expatriés et investisseurs choisissent d’acheter une voiture sur place plutôt que d’importer leur propre véhicule, en raison des taxes d’importation élevées pouvant atteindre jusqu’à 80% de la valeur du véhicule .​T


1. Les étapes clés de l’achat

a. Définir ses besoins

Avant tout, identifiez le type de véhicule adapté à votre mode de vie

  • SUV ou 4×4 : idéaux pour les zones rurales ou montagneuses.

  • Berline ou citadine : suffisantes pour une utilisation urbaine.

b. Recherche du véhicule : où chercher, et à qui faire confiance ?

La recherche d’une voiture d’occasion peut se faire via plusieurs canaux :

  • Sites d’annonces populaires comme Crautos.com ou Encuentra24.com, qui regroupent des milliers d’offres de particuliers et de professionnels.

  • Groupes Facebook d’expatriés (ex. : « Francophones au Costa Rica », « Expatriés à Tamarindo », etc.) où des véhicules bien entretenus circulent parfois.

  • Concessionnaires officiels ou garages de marques reconnues (Toyota, Nissan, Hyundai, etc.), qui proposent souvent des véhicules révisés, garantis, et avec des historiques clairs.

💡 Recommandation : Pour limiter les risques (véhicules trafiqués, kilométrage falsifié, problèmes mécaniques dissimulés…), il est fortement conseillé d’acheter dans un garage de marque reconnu ou chez un concessionnaire agréé. Les prix y sont généralement plus élevés, mais cela vous offre un niveau de sécurité et de transparence supérieur. Certains proposent même des facilités de paiement et des garanties jusqu’à 12 mois.

En revanche, les achats entre particuliers peuvent parfois réserver des surprises, surtout si l’on ne connaît pas bien le marché ou la langue.

c. Inspection mécanique : une étape essentielle

Avant de finaliser un achat, il est fortement recommandé de faire inspecter le véhicule par un professionnel indépendant. Même si le véhicule semble en bon état, de nombreux défauts peuvent être invisibles à l’œil nu, surtout pour un acheteur non averti.

Bonne nouvelle : au Costa Rica, la plupart des garages (talleres) proposent un service d’inspection mobile. Pour un tarif généralement compris entre 50 et 100 $, un mécanicien expérimenté se déplace avec vous chez le vendeur, examine le véhicule sur place, et vous fournit un diagnostic complet (état du moteur, freins, direction, pneus, historique de collisions potentielles, etc.).

Ce service est très courant, notamment pour les expatriés et investisseurs étrangers qui ne maîtrisent pas encore bien la langue ou le fonctionnement du marché local. Il constitue une assurance précieuse contre les mauvaises surprises.

Conseil : privilégiez un mécanicien recommandé par un autre expatrié ou par votre agence immobilière locale, et évitez les inspections proposées directement par le vendeur — elles peuvent manquer d’objectivité.

d. Vérification administrative

Assurez-vous que le véhicule est libre de toute dette ou infraction en consultant le Registre National avec le numéro de plaque. Un avocat peut vous assister dans cette démarche pour garantir une transaction sécurisée.


2. Aspects juridiques et fiscaux

a. Documents nécessaires

Pour acheter une voiture au Costa Rica, vous aurez besoin de :

  • Votre passeport en cours de validité.

  • Un contrat de vente rédigé par un avocat.

  • Le paiement des frais de transfert de propriété (traspaso), généralement autour de 5% de la valeur fiscale du véhicule .​

b. Assurance et contrôle technique

Marchamo : C’est une taxe annuelle obligatoire que tout propriétaire de véhicule doit payer. Elle inclut une assurance responsabilité civile minimale (appelée SOA – Seguro Obligatorio Automotor), qui couvre uniquement les dommages corporels causés à des tiers en cas d’accident. Elle ne couvre ni les dégâts matériels, ni les dommages sur votre propre véhicule.

Recommandation : Il est vivement conseillé de souscrire une assurance complémentaire (seguro voluntario) auprès d’un assureur local comme INS (Instituto Nacional de Seguros) ou une compagnie privée. Cette assurance peut inclure :

  • les dégâts matériels,

  • le vol,

  • le vandalisme,

  • la protection juridique,

  • l’assistance routière.

RITEVE / DEKRA : C’est le contrôle technique annuel, obligatoire pour tous les véhicules. Il vérifie l’état mécanique, les freins, les émissions et d’autres éléments de sécurité.


3. Comprendre les coûts d’un véhicule au Costa Rica

Acheter une voiture au Costa Rica représente un investissement souvent plus élevé qu’en Europe ou en Amérique du Nord, même pour un modèle d’occasion. Cela s’explique par les taxes d’importation importantes, le coût de l’entretien, et la valeur élevée de certains modèles très demandés (comme les 4×4).

a. Prix d’achat

Les véhicules neufs peuvent coûter jusqu’à 30 à 40 % plus cher qu’aux États-Unis. Par exemple, un SUV d’entrée de gamme comme un Toyota RAV4 ou un Hyundai Tucson peut dépasser les 40 000 $ USD neuf. Pour l’occasion, comptez :

  • Environ 8 000 à 15 000 $ pour un SUV compact de 5 à 10 ans.

  • Entre 5 000 et 10 000 $ pour une citadine fiable (Toyota Yaris, Hyundai Accent…).

  • Les 4×4 robustes type Hilux ou Prado peuvent atteindre 20 000 $ voire plus, même avec un fort kilométrage.

b. Coûts annuels

Voici une estimation des coûts récurrents liés à la possession d’une voiture :

DépenseMontant approximatif annuel (USD)
Marchamo (taxe annuelle)200 – 800 $ (selon la valeur)
Assurance complémentaire300 – 800 $ selon le profil
RITEVE (contrôle technique)~30 $
Entretien et réparations300 – 1000 $ selon l’usage
Carburant1,10 – 1,20 $/litre (prix fluctuant)

Ces montants peuvent varier selon l’usage du véhicule, la région et le modèle. Gardez en tête que les véhicules très populaires comme les Toyota, Hyundai ou Nissan offrent un meilleur rapport fiabilité/coût d’entretien.


4. Comparaison avec d’autres pays d’Amérique Centrale

Par rapport à des pays voisins comme le Nicaragua ou le Panama, le Costa Rica présente des coûts d’achat de véhicules plus élevés en raison des taxes d’importation. Cependant, le marché est plus structuré, offrant une meilleure sécurité juridique pour les acheteurs étrangers.


5. Conseils pratiques

  • Privilégiez les véhicules de marques populaires (Toyota, Nissan, Mitsubishi) pour faciliter l’entretien.

  • Évitez les achats impulsifs et prenez le temps de comparer les offres.

  • Consultez des groupes d’expatriés sur les réseaux sociaux pour obtenir des recommandations et des retours d’expérience.


Conclusion

Acheter une voiture d’occasion au Costa Rica est une démarche accessible, à condition de bien s’informer et de s’entourer de professionnels compétents. Que ce soit pour une utilisation personnelle ou professionnelle, un véhicule adapté vous offrira une liberté précieuse pour découvrir les richesses du pays.


❓ FAQ – Ce que vous devez savoir avant d’acheter une voiture d’occasion au Costa Rica

Q : Puis-je acheter une voiture au Costa Rica sans être résident ?
R : Oui, les étrangers peuvent acheter un véhicule même sans statut de résident. Vous aurez simplement besoin de votre passeport en cours de validité. Un avocat rédigera le contrat de vente et s’occupera du transfert de propriété (traspaso).

Q : Mon permis de conduire français est-il valide au Costa Rica ?
R : Depuis septembre 2023, les touristes français peuvent séjourner jusqu’à 180 jours sans visa, et leur permis national est valide pendant toute cette durée. Il n’est donc plus nécessaire de faire un “border run” tous les 90 jours, tant que vous ne dépassez pas les 180 jours de séjour autorisé.

Q : Le Marchamo est-il suffisant comme assurance ?
R : Non. Le Marchamo comprend uniquement une assurance de base obligatoire (SOA) couvrant les blessures corporelles causées à des tiers. Pour une vraie couverture (dommages, vol, vandalisme…), il est fortement recommandé de souscrire une assurance complémentaire privée auprès d’un assureur comme INS.

Q : Quels sont les coûts réels à prévoir pour rouler légalement ?
R : En plus du prix du véhicule, vous devez prévoir :

  • Marchamo annuel : 200 à 800 $ selon la valeur fiscale,

  • Assurance complète : 300 à 800 $ par an,

  • Contrôle technique (RITEVE) : environ 30 $ par an,

  • Entretien courant : variable selon l’usage (300 à 1000 $ par an).

Q : Comment vérifier si un véhicule est en règle ?
R : En consultant le Registre National à l’aide du numéro de plaque. Vous pouvez y vérifier les dettes, amendes impayées, ou s’il existe un gage sur le véhicule. Un avocat ou votre vendeur peut vous assister pour cette étape.